Trois matériaux, considérés comme précieux dans toutes les civilisations, furent combinés d’une manière unique à Naples dans la première moitié du XVIIIe siècle pour créer des objets extraordinaires dans une folle technique appelée “piqué”. La lumière fait étinceler les points d’or, révèle l’iridescence de la nacre et pénètre la sombre translucidité de l’écaille.
Ces objets luxueux furent réalisés entre 1720 et 1760 pour les amateurs et la cour, en particulier pour Charles de Bourbon, roi de Naples en 1734, qui transforma son royaume en l’une des cours d’Europe les plus resplendissantes et cosmopolites.
Les artistes appelés “Tartarugari”, dont le plus célèbre fut Giuseppe Sarao, possédaient leurs boutiques sur la place du palais royal. Ils perfectionnèrent le secret de la soudure et du moulage de l’écaille à l’aide d’eau bouillante et d’huile d’olive, ainsi que l’incrustation de l’or et de la nacre dans l’écaille encore amollie et créèrent des formes extravagantes sur lesquelles ils déployèrent des décors merveilleux d’inventivité et d’humour.
Les objets en écaille piquée suscitèrent un fol engouement chez les collectionneurs du XIXe siècle, en particulier parmi les membres de la famille Rothschild et de nombreuses pièces de cet ouvrage s’enorgueillissent de cette provenance prestigieuse.
Ce catalogue, qui présente pour la première fois une étude complète sur le sujet, est publié par Monelle Hayot pour la version française et par Rizzoli pour la version anglaise.