Le portrait français tient une place singulière dans l’art de la Renaissance, ayant su intégrer les influences italiennes et nordiques pour les transcender en un style unique et élégant. Le tableau ou l’émail doit refléter la personnalité du commanditaire, son statut social, voire son camp politique ou religieux. Le cadrage serré en buste, plus rarement en pied, le visage tourné de trois quarts, les yeux pensifs regardant au loin ou le spectateur, le visage dénué d’expression, tout concourt à transmettre les vertus morales et la noblesse d’âme du modèle.
Le portrait français suit donc des règles codifiées mises en place par les premiers grands artistes du XVIe siècle, Jean Perréal et Jean Clouet. C’est avant tout un art de cour dont le style, imposé par les souverains et les princes du sang, s’est transmis à leur entourage. Par extension, les riches marchands et les humanistes veulent eux aussi se faire portraiturer pour marquer leur importance.
C’est par le biais du portrait dessiné par les Clouet et leurs successeurs que cet art s’est transmis. C’est lui qui sert de modèle pour les tableaux mais aussi les portraits émaillés de Léonard Limosin. Ce catalogue, qui présente des tableaux, dessins et émaux, invite le lecteur à découvrir l’art du portrait de la Renaissance française.