L’aiguière : H. 22,9 cm ; L. 16 cm ; prof. 10,8 cm
Le bassin : H. 4 cm ; 35 × 22,8 cm
Jean‑Nicolas marquis de la Porte de l’Arthaudière (1752‑1833) et sa femme Joséphine Emé de Marcieu (1766‑1848)
Par héritage, son neveu, Albéric Emé marquis de Marcieu (1789‑1862)
Maître‑orfèvre : « N.O B », une fleur de lys couronnée et deux grains, pour Nicolas I Outrebon (maître en 1703)
Jurande : V couronné, pour Paris 1713‑1714
Charge : A renversé et couronné, pour Paris 1713‑1717
Décharge : deux L entrelacés couronnés, pour Paris 1713‑1717
Contremarque : un coq pour Paris 1713‑1717
Décharge d’ouvrage d’argent vieux : une trompe d’éléphant, pour Paris 1744‑1750
Cet ensemble forme un superbe et rare exemple de l’orfèvrerie du règne de Louis XIV, miraculeusement réchappé des édits de fonte de l’époque. Tout le répertoire stylistique de l’orfèvrerie de la deuxième moitié du XVIIe siècle se retrouve sur le décor de l’aiguière.
Nicolas Outrebon a été reçu maître orfèvre à Paris en 1703, cautionné par Nicolas Viardot. Il s’établit place Dauphine. Il apparaît sur les listes de 1715, demeurant sur le pont au Change. Il est le père des orfèvres Jean-Nicolas Outrebon (maître en 1727) et Nicolas II Outrebon (maître en 1735).
Les armoiries de cette aiguière et son bassin sont celles du marquis de la Porte de l’Arthaudière (1752–1833) et de son épouse. Adepte des idées nouvelles quand éclate la Révolution, contrairement à ses deux autres frères, il ne prend pas le chemin de l’émigration, mais reste à l’Arthaudière où il est arrêté en 1793, et ses biens mis sous séquestre. Il est incarcéré à la prison de Grenoble jusqu’en 1794, puis reprend possession de ses biens.